II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.

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jeanvoine raymond
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II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.

Message par jeanvoine raymond »

II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.


En Octobre, le salon de Paris ouvre ses portes et Peugeot présente officiellement sa gamme (d'où la notion d'année salon). Pour ce salon, en plus de l’exposition statique, l’acheteur potentiel a la possibilité d’essayer une version du véhicule sur un circuit aménagé à proximité (bois de Boulogne). L'offre 604 est la suivante :

Création de:

-561044 & 045, soit SL A31, conduite à droite, toit fixe ou ouvrant, GHI 600,

-561144 & 145, soit SL A31, conduite à gauche, toit fixe ou toit ouvrant, GHI 100 à 199,

-561054 & 055, soit SL A33, conduite à droite, toit fixe ou ouvrant, GHI 600,

-561154 & 155, soit SL A33, conduite à gauche, toit fixe ou ouvrant, GHI 100 à 199.


L'offre commerciale exclue l'option réfrigération (compresseur SMH non encore disponible) et Peugeot inclus dans cette nouvelle année salon les 604 produites avant Octobre, d'où l’absence de repère d’année sur la plaque constructeur. Par ailleurs, si deux versions conduites à droite sont proposées au moment de l’ouverture du salon, il faut préciser qu’il fallut attendre Janvier 1976 pour que le standard industriel de cette conduite soit au point. Avant Janvier 1976, il n’était pas possible de faire monter un rétroviseur droit "Geco" mono rotule, faute de disponibilité.

A Sochaux, un autre évènement plus discret à lieu, l’ouverture de la chaîne au montage carrosserie. Désormais, une ligne est dédiée à la 604, c'est la ligne 35, "ouverte" signifie qu'un seul passage suffit pour le montage du véhicule.

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II B10, II B11) Au salon de Paris 1975, la 604 démarre officiellement sa carrière commerciale et Mr Baratte présente la 604 à un président de la République qui en sera fervent adepte tout au long de son mandat, (Coll. Musée Peugeot).

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II B12) En marge du salon, l'essai de la 604 est possible sur un circuit aménagé dans le bois de Boulogne (Coll. Musée Peugeot).

En Novembre 1975, la maîtrise usine table sur une cadence de 115 à 120 véhicules par jour en moyenne et plusieurs essais sont menés afin de valider le montage de la roue aluminium "Amil" 6 J 14 FH 4.25 d’origine 504 avec monte 195-70 HR 14. L’usure prononcée des flancs conduira Peugeot à homologuer la monte 185-70 HR 14 avec chambre, cette jante à l'étanchéité non garantie devenant un montage optionnel en attendant la redéfinition d’un nouveau type de jante aluminium au déport adapté à la 604 mais aussi au futur pneumatique "Tubeless".

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II B13) Dès Novembre 1975, des tests sont menés pour valider l'adaptation de la jante Amil 6 j 14 FHH 25 d'origine 504, (Coll. Musée Peugeot).

Au même moment, les concessions remontent les premiers problèmes rencontrés sur les véhicules vendus jusqu’alors. Bien que nombreux, ils ne remettent pas en cause la conception du modèle dans son ensemble. Cependant, à l’instar de Citroën avec la SM, Peugeot découvre les exigences d’une clientèle nouvelle pour laquelle il n’a pas d’antécédents (favorable ou non) et qu'il doit prendre en considération.
Pour les voitures officielles, surveillées de près par la DAV Grande Armées, la question est plus sérieuse puisque les chauffeurs mettent en cause la tenue de route sur sol mouillé (175 HR 14) et l’absence de rétroviseur droit.

Les problèmes souvent signalés sur les premières SL sont les suivants:
-Fuites à chaud sur transmission par les évents,
-fuite d’eau au radiateur (montage des durites),
-fuite au joint de pompe à essence (matière),
-balai droit d’essuie glace projette de l’eau de façon gênante sur la partie gauche du pare brise sous forte pluie,
-bouton de boite à gants agressif (moletage),
-bouchon d’essence trois griffes fuyant (joint sans ressort),
-jauge essence "Véglia" illisible la nuit (éclairage et position),
-toit ouvrant bruyant à l’ouverture (joint Snap on),
-toit ouvrant bruyant sur route pavée (montage châssis),
-optiques croisement faibles (H1),
-consommation jugée élevée même pour la cylindrée,
-tirette de condamnation porte bruyante (frottement),
-sifflement important au dessus de 160 Km/h (joint d'encadrement sur baie avant de pare brise),
-positionnement de la grille de vitesse aléatoire sur A 33,
-commandes de climatiseur inefficaces en ventilation (débit d'air),
-Sièges avant créant une fatigue locale intempestive des membres inférieurs dès les premières dizaines de kilomètres.


Parallèlement à la production, le prototype E24-USA-12 qualifie l’homologation toit ouvrant de l’exportation "Suède", selon la méthode du tremplin qui implique une réception sur le pavillon (méthode Suédoise). Un autre et dernier test ayant lieu le 15 Décembre 1975 avec essai au choc latéral par chariot.

En Décembre 1975, à la fin des châssis 50, Peugeot a produit 10 284 exemplaires, auxquels il faut ajouter une centaine de caisses utilisées en essais ou rebutées (sans n° de châssis). Vers le 20 Décembre, débute les châssis 51 avec l'industrialisation de la conduite à droite (6 510 004). La demande en version export étant réduite, le constructeur décide dès lors une mise en production par lot et la séparation des standards moteurs par indice de réglementation. A partir de la version conduite à droite et l'expérience acquise avec "Suède", Peugeot élabore, dans la même période, la grande exportation "Australie"(*).
(*) Explication de cette appellation dans le chapitre réservé aux modèles exportation.


En Janvier 1976, les rétroviseurs droits deviennent disponibles ainsi qu'une palette d'accessoires pour 604 mais d'autres problèmes concernant la commande de climatiseur sont à résoudre. C'est aussi à cette période que la suspension renforcée est élaborée.

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II B14) Essai "toit" n°16 pour USA 12 qui homologue l’exportation Suède" à toit ouvrant, (Coll. Musée Peugeot).

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II B15) Après son essai "toit", USA 12 a subit le test latéral au chariot, (Coll. Musée Peugeot).

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II B16) Dès Janvier 1976, Peugeot dispose pour sa berline d'une gamme d'accessoires parmi lesquels les persiennes "Gradulux", les rétroviseurs "Geco" télescopiques, la galerie, l'attelage, les bavettes, etc... (Coll. Musée Peugeot).

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II B17) Outre les housses et les tapis brosse, le siège bébé fut aussi la préoccupation des accessoiristes (noter la jante "Amil"), (Coll. Musée Peugeot).

Avec les modifications pratiquées sur la transmission et l'équipement peu de temps auparavant, Peugeot corrige en partie, avec les châssis 51, les gros défauts d'utilisation constatés sur les 50.

En Mars 76, en vue de la période estivale, le dispositif de réfrigération élaboré par sa filiale "SMH" et la firme "Chausson" (dès 6 515 370) est industrialisé. Les châssis 51 terminent mi Mars.

Le début des châssis 52 permet au constructeur de préparer l'arrivée d'un témoin mini 10 l. puis de créer une variante destinée au pays chauds (mulet 6 520 397) avec moteur ZM 144 (taux réduit, le 112 A ayant tendance à l'auto allumage en plus d'une richesse carburateur excessive pour ces climats). A la même époque, les suspensions renforcées sont élaborées. Les châssis 52 terminent mi juin 1976.

L'adoption de mousses moulées à chaud pour les assises de sièges avant, marque l'arrivée des châssis 53 fin juin 1976, ils terminent aussi l'année salon 1975 au numéro 6 531 000. Les châssis 53 sans repère d'année ont donc cette particularité d'avoir été assemblés entre le 20 et le 30 juin 1975 (environ 1000 véhicules).

La production de l'année civile 1975 (du 1er Janvier au 31 Décembre) s'élève à 10 284 véhicules, les préséries étant incluses dans ce chiffre. La série 604 démarre officiellement en Janvier 1975 au n° de série 6 500 001 mais la vente commerciale ne concerne que les véhicules du salon 75 construit à partir de Mai.




En cours édition...
FREDERIC DUBOIS
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Re: II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.

Message par FREDERIC DUBOIS »

Bonjour Raymond,

Merci beaucoup pour ces belles informations et les recherches colossales!
Que veut dire GHI??
jeanvoine raymond
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Enregistré le : jeu. 7 oct. 2021 20:33
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Re: II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.

Message par jeanvoine raymond »

Bonjour Frédéric,

J'explique ça dans le chapitre des exportations. Mais bon, il est pas encore en ligne.
Aujourd'hui, nous avons les codes barre ou QR code pour identifier les produits...
Avant, c'était un code alphanumérique de 9 chiffres puis ensuite lettres et chiffres.
Pour les 604, c'est 9 chiffres au début, composé d'un code équipement de 6 chiffres, le "ABCDEF" (par exemple 561345) et d'un code destination de 3 chiffres, le "GHI" (géhachy). Par défaut, 100 était la destination "France", tous les numéros en dessous étant un code marché pour des lots ou des destinations particulières en France. Par exemple, la compagnie de taxi "G7", qui commandait beaucoup par flotte, avait un code GHI. Les 604 de ce GHI étaient spécifiques, par exemple SRD mais A40 (boíte 4) car toujours en ville.
Ce code destination servait à prédisposer les équipements dit de servitude (électrique, climatisation, éclairage,...) ou les adaptations climatiques (équatoriale, tropicale, continentale, océanique, desertique, grands froids, pays chauds). Par exemple, puissance de la batterie, refroidissement renforcé, chauffage renforcé, réfrigération, alternateur plus puissant, pont à glissement limité, suspension renforcée,...)
Voilà. Suis-je compréhensible ?
jcdeterne
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Enregistré le : mer. 6 oct. 2021 18:48

Re: II B): Historique du salon 1975, sans repère d'année.

Message par jcdeterne »

Merci Raymond, avec tous les accessoires, on dirait presque une "Tour de France", les couleurs en moins.
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