I F) V.S.S ou Véhicule Synthèse Sécurité et E24.

[jeanvoine raymond]

Le V.S.S est un véhicule laboratoire qui débute sa carrière en 1972, soit juste après la définition du style extérieur de la berline E24, mais juste avant l'étude de structure. Dans ce concept, Peugeot optimise quelques solutions dédiées à la sécurité passive. Certains choix techniques sur E24 vont être déclinés à VSS et certaines solutions élaborées sur VSS vont être adoptées sur E24. Il n'est pas possible d'affirmer que le projet E24 découle des études sur le VSS, on peut juste mettre en parallèle les solutions retenues. Ceci explique pourquoi ce chapitre sur le VSS en fin de présentation de la genèse de E24.

Car avec la 504, certaines solutions de constructions utilisées sur E24 avaient été élaborées et présentaient une nette évolution par rapport à la 404. Avec le projet E 24, les concepts sont repris, mais ils doivent être améliorés.
Sur E 24, Peugeot garde le concept de l'intégrité de l'habitacle en réalisant l'absorption de l'énergie d'un choc frontal grâce aux blocs avant et arrière simultanément. Avec la propulsion par les roues arrières, le tube de poussée qui contient l'arbre de transmission participe à ce travail de dissipation, il fallait optimiser cette solution déjà créée.
Dans un premier niveau d'énergie, de face ou par l'arrière, des replis de structure sont organisés vers le bas par des amorces sur tôlerie, et les trains de roulement, avant ou arrière, n'opposent aucune résistance au repli jusqu'à la première traverse (moteur ou de pont).
Dans le niveau d'énergie suivant, le contact des roues avec les longerons latéraux se conjugue au déplacement du groupe motopropulseur. Dès lors, il existe une reprise d'effort par le tube de poussée, qui transmet l'énergie du choc au bloc opposé sans dissipation par l'habitacle. Cette transmission est possible grâce à la séparation des longerons de brancard de ceux latéraux d'habitacle. Dans le cas du choc par l'arrière, le tube de poussée joue le même rôle, à un niveau d'énergie choisi plus élevé.
Le V.S.S hérite de ce concept , il démontre l'efficacité de la reprise d'effort par les longerons latéraux seuls qui transmettent les efforts d'un bloc à l'autre, mais occulte l'avantage de la propulsion arrière et la reprise d'effort par le tube de poussée, puisqu'il repose sur une structure à moteur transversal et traction avant, soit une architecture différente de la plateforme 504/E24.

Vis-à-vis des chocs latéraux, le concept VSS démontre le principe qui sera aussi déployé sur E24, des doubles longerons latéraux réunis par des traverses caisson pour ceinturer l'habitacle. Comme la 504 en 1968, les seuils de marche sont hauts placés et les pieds milieux font appel aux caissons multiples. Ainsi, malgré un choc axial majeur, la structure a encore la capacité de contenir un choc latéral, ce que l'on peut constater sur le tir latéral au chariot de E24 USA-1 par exemple.

Pour le cas retournement, c'est la règle des essais suédois qui fut suivie, elle imposa des montants liés entres eux par des arceaux et des traverses formant ridelle caisson. E24 (future 604) sera le premier véhicule Français à satisfaire l'essai "toit" selon la norme suédoise c'est-à-dire depuis un lancé au tremplin et réception sur le pavillon. Homologué ainsi tant en version toit fixe qu'en version toit ouvrant, E24 était spécifique sur le VSS pour ce cas de figure.

Mais le VSS aura des déclinaisons sur E24, elles sont les suivantes :

- Volant type tulipe sans résistance axiale,
- Poignées de porte encastrées pour éviter l'ouverture intempestive au retournement (sera généralisé en 1975),
- Gâche de porte à double arrêt,
- Ceintures à enrouleurs et blocage inertiel,
- Planche de bord à revêtement absorbant les chocs,
- Réservoir en zone protégée,
- Pare brise feuilleté et verre recuit (collé pour USA),
- Barres de portière pour un renforcement supplémentaire des caisses "CEE" à destinations de l'exportation "USA".

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