Après le lancement de la berline 504 en 1968 et celui du coupé/cabriolet 504 en 1969, Peugeot sollicite cette même année le styliste Pininfarina pour redéfinir le style des volumes avant et arrière seuls de la berline 504. Trop tôt pour considérer que le constructeur remet déjà sur le tas son ouvrage, bien que la malle arrière de la 504 berline fut décriée en son temps, ces travaux s'inscrivent dans une double démarche :
-Désir de proposer sur les marchés Européen et Nord Américain une alternative à la berline de luxe allemande, ce que la 504 ne réalise pas,
-Contrecarrer Citroën qui prépare la remplaçante de la DS vieillissante (la CX future),
En 1969, cette ambition est freinée par une offre moteur restreinte, d’où le rapprochement entre Peugeot et Renault qui n'ont alors qu'un rival commun Citroën, et l'absence de structure industrielle conséquente sur le continent Américain. Par ailleurs, le constructeur subit un marché africain ébranlé par un début de crise pétrolière que Peugeot craint plus que les autres Européens, compte tenu de sa présence là-bas.
Tel que présenté en 1970, le projet Pininfarina propose une face avant proche en dessin de celle du coupé/cabriolet 504 mais avec des formats d'optique différents tandis que la poupe, au visuel massif, s'oppose simplement au couvercle brisé de la 504 sans plus d'originalité.
La direction du style Peugeot, qui ne retient pas le concept de cette étude, reproche cinq défauts majeurs au dessin, ils sont :
I A10) Vue ¾ avant du restyling 504 de 1970 par Pininfarina (Coll. Musée Peugeot).
-Côté profil, un montant de custode trop fin qui ne marque pas assez la notion de solidité et d'espace intérieur,
-Côté profil encore, des retours de pare-choc sur flancs qui altèrent l'impression de longueur en reliant visuellement les roues aux extrémités
de caisse,
-Côté face avant, un pare-choc trop étroit en hauteur soulignant davantage la finesse que le caractère,
-Côté face arrière, un défaut de pare-choc identique à l'avant associé au manque d'intégration des feux pourtant réalisé pour les optiques avant
(homogénéité du style),
-Sur le style général (il ne se voit pas sur les photos), une cellule vitrée trop présente sur l'avant scindant résolument le bloc avant de celui
arrière (Peugeot corrigera en couchant un peu plus le pare-brise sur E24).
Cette étude, réalisée par surcharge en résine d'une caisse de berline 504 de série, va toutefois permettre la rédaction d'un cahier des charges pour une autre étude avec prototype et désignée E 24. De cet exercice de style, seul le couvercle de malle sera extrapolé pour le futur projet, ainsi que l'idée d'une calandre à doubles optiques.
I A11) Vue du montant de custode avec prolongement de la gouttière jusqu'à la base de pavillon (Coll. Musée Peugeot).
